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Mercredi 31 juillet, deuxième soirée des concerts proposés au Théâtre de la mer, par la 27ᵉ édition de Fiest’A Sète, un des festivals en vue de la cité sétoise, axé sur les musiques dites « du monde ». Affluence maximale, ce soir-là. Comme la veille, avec Ana Carla Maza et Chucho Valdés, soit 1 600 spectateurs. Concerts à guichets fermés. A 21 h 10, la chanteuse cap-verdienne Mayra Andrade entre en scène. Ambiance cosy : fauteuil, plantes vertes, lampadaire. Avec la mer pour horizon. A ses côtés, un nouveau complice, rencontré au Cap-Vert : le guitariste Jorge Almeida, installé à Lisbonne désormais, où elle-même a élu domicile en 2016, après plus de dix années passées à Paris.
La chanteuse rappelle au public qu’elle est venue ici la première fois en 2006. Elle passait, comme ce soir, en première partie de soirée, avant Cesaria Evora (1941-2011). Elle précède la Brésilienne Céu, aujourd’hui. Mayra Andrade présente sa dernière création en date, reEncanto (à paraître le 11 octobre sur le label français Komos Records). « C’est un projet né en 2022, alors que j’étais en tournée avec un groupe pour mon album Manga, explique la chanteuse, pieds nus, lovée dans le fauteuil posé sur la scène. Je portais des talons, je dansais beaucoup, j’ai voulu me réenchanter avec mes compositions. J’étais enceinte de ma fille et, pendant que cette vie grandissait en moi, j’ai ressenti le besoin de me retrouver dans un cocon, une intimité en musique, et de revenir à mes débuts, quand je chantais seulement accompagnée d’un guitariste. »
Certaines de ces chansons ont été conçues il y a vingt ans, d’autres plus récemment. Vont défiler ainsi une quinzaine de titres, sans chronologie obligée, de Konsiénsia, présent sur Storia, storia… (2009), écrite quand elle avait environ 18 ans, ou Navega, la chanson-titre de son premier album (2006). « Cette chanson parle de la femme d’un pêcheur qui le voit partir tous les jours et prie le Bon Dieu pour que l’océan soit serein et calme afin de lui permettre de revenir en terre ferme. L’histoire et la vie de beaucoup de femmes au Cap-Vert », commente la chanteuse.
Les métamorphoses les plus flagrantes de son répertoire sont sur les compositions choisies dans son album Manga (2019), frétillant de beats électro. Ces nouvelles versions dépouillées dans lesquelles sa voix se trouve complètement exposée révèlent avec encore plus d’acuité les qualités d’interprète de Mayra Andrade, magnifiquement accompagnée par la guitare de Jorge Almeida.
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